L’histoire qui se répète
J’ai été interpellée récemment par une story sur Insta, rapidement reprise par les médias (1,8). Une histoire malheureusement encore considérée comme banale, malgré qu’elle soit d’une violence inouïe. Une femme assiste à un show avec des amis et se réveille à l’urgence. Elle est passée d’être en pleine maitrise de ses moyens à perdre tout contrôle de son corps et de son esprit en moins d’une heure. Quelques bribes de la soirée lui sont revenues malgré une perte de mémoire, un classique black out. Les jambes lourdes, les yeux qui ferment, le plancher des toilettes, son amie qui lui jette de l’eau au visage, la main de l’ambulancier qui lui serre le bras. Elle a été sauvée car elle était bien entourée. Avec son post elle souhaitait avertir les autres. Il fait beau, les bars sont ouverts, la saison des festivals est là : faite attention à vous ! Ce qui est déconcertant dans l’histoire, se sont ses commentaires sur les soins qu’elle a reçu : «Le plus décrissant dans tout ça je trouve, c’est que nos hôpitaux détiennent pas l’équipement nécessaire pour prélevé [sic] le GHB et ses dérivés dans le sang ou l’urine des victimes. Alors même quand on pense connaître les responsables, on peut jamais accuser personne, faute de preuves médicales.»
C’est évidemment faux pour tous ceux qui connaissent de près ou de loin les laboratoires. Cependant, cela révèle une vérité. Un flagrant manque de formation et de connaissances des cliniciens qui font face à ces cas, alors que la marche à suivre est si simple, prélever l’urine et le sang le plus rapidement possible et demander un dépistage toxicologique des drogues et médicaments par LC-MSMS; le laboratoire se charge du reste. Même pas besoin de faire les dosages sur place ou d’avoir les résultats rapidement (bien que ce soit possible en ouvrant un cas au Centre antipoison du Québec qui peut autoriser des dosages rapides pour les cas d’intoxications complexes ou qui ne répondent pas au traitement), ils ne sont habituellement pas nécessaires au traitement. Ce n’est plus la santé physique de la personne qui est menacée mais sa santé mentale, comme le souligne si justement Marie-Christine Villeneuve du Réseau des CAVAC (Centres d’aide aux victimes d’actes criminels) dans un article (1) qui a suivi la prise de parole de la victime.

